
En cas de séparation, d'un couple marié ou non, le juge
aux affaires familiales est régulièrement saisi du contentieux
relatif aux pensions alimentaires.
En effet, les parents ne vivant
plus ensemble, il est parfois nécessaire d'organiser la prise
en charge financière de la vie quotidienne des enfants.
C'est l'objet de la pension alimentaire.
La pension alimentaire est
fixée en fonction de certains critères au rang desquels
figurent notamment l'âge et les besoins de l'enfant ou des enfants,
la situation financière du parent chez lequel l'(es) enfant(s)
réside(nt) habituellement et enfin les revenus et les charges
de celui qui doit verser la pension.
Ce dernier critère est évidemment le plus important.
L'essentiel
dans ce genre de situation est de présenter au juge aux affaires
familial un dossier le plus complet possible pour que ce dernier perçoivent
clairement la situation financière du débiteur et ne
fixe pas une pension que ce parent ne serait pas en mesure de régler.
Il
conviendra donc d'exposer la situation professionnelle des parties,
de préciser ses revenus nets mensuels et de détailler
précisément les charges supportées au quotidien.
Même s'il n'existe aucune règle écrite quant au
calcul de la pension, les situations étant toutes différentes,
la pratique de ce type de dossier permet de mettre en évidence
une "fourchette" de référence permettant d'avoir
une idée des sommes allouées.
Ainsi, pour un enfant, les sommes allouées varient généralement
de 7% à 10 % des revenus nets avant impôts ; pour deux
enfants, de 10 à 17 % des revenus nets avant impôts,
pour trois enfants, jusqu'à 24% des revenus nets avant impôts.
Ce barème n'est qu'indicatif, mais il permet d'avoir des éléments
de référence.
La pension alimentaire ainsi allouée
sera payable d'avance, au domicile du bénéficiaire.
Pour éviter "l'érosion" de la pension alimentaire
du fait de l'inflation, et la multiplication des saisines du juge
aux affaires familiales, les jugements fixant une pension prévoient
généralement un mécanisme d'indexation de la
pension sur le coût de la vie.
La contribution alimentaire est
souvent réévaluée à la date anniversaire
de la décision de justice l'ayant fixée, selon l'évolution
de l'indice INSEE des prix à la consommation des ménages
urbains, hors tabac, série France entière, suivant la
formule suivante.
Cette contribution à l'entretien d'un enfant demeure due au
delà de la majorité de chaque enfant tant que, âgé
de moins de 25 ans il ne bénéficiera pas de ressources
personnelles égales à la moitié du SMIC pour
cause notamment de poursuite d'études ou de recherches actives
d'un emploi, étant précisé qu'il appartiendra
au parent bénéficiaire de la contribution d'adresser
au parent débiteur, chaque année, les pièces
justificatives de l'évolution de la situation de l'enfant majeur.
Le
paiement de la pension alimentaire est obligatoire.
En cas de défaillance du débiteur dans le paiement des
sommes dues le créancier peut en obtenir paiement forcé
en utilisant les voies d'exécution telles que le paiement direct
entre les mains de l'employeur, les saisies, le recouvrement par l'intermédiaire
de Monsieur le procureur de la république.
En outre, le non-paiement de la pension alimentaire est un délit
pénal appelé " délit d'abandon de famille".
Le débiteur qui s'abstient de la verser est susceptible d'être
poursuivi devant le tribunal correctionnel et encourt les peines prévues
par les dispositions des articles 227-3 et 227-8 du code pénal,
soit 2 années d'emprisonnement, 15 000 Euros d'amende, l'interdiction
des droits civils, civiques et de famille, la suspension ou l'annulation
du permis de conduire.
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