
La récente réforme du divorce opérée par
la loi du 26 mai 2004, applicable au 1er janvier 2005, a profondément
simplifié cette procédure.
Le divorce par consentement mutuel reste aujourd'hui la procédure
la plus simple et la plus apaisée pour rompre un lien conjugal
altéré.
Comme son nom l'indique, l'élément fondamental de cette
procédure réside dans le double consentement des parties.
Les époux doivent accepter, l'un et l'autre, le principe même
de la rupture du lien conjugal. Bien plus, ils doivent, avec l'aide
de leur avocat, s'entendre sur toutes les modalités pratiques
de cette rupture.
La particularité de cette procédure
est que les époux sont acteurs de leur séparation. Ils
ont un rôle actif.
Dès lors, les époux doivent,
avec leur avocat, s'entendre sur les conséquences de la dissolution
du lien matrimonial. En effet, dans le cadre du divorce par consentement
mutuel, le juge ne dispose que d'un pouvoir : accepter de valider
la convention qui lui est soumise par les époux ou refuser
de l'homologuer. En aucun cas, le juge ne pourra changer les termes
de cette convention et encore moins trancher une question en suspend.
L'essentiel
du travail de l'avocat consiste, dans ce contexte, à dégager
un accord total et parfait, fait de compromis réciproques acceptables,
pour dissiper tout point de tension et de désaccord entre les
époux. Il rédigera ensuite une requête en divorce
ainsi qu'une convention réglant la totalité des conséquences
du divorce. Cette convention sera présentée au juge
aux affaires familiales pour homologation.
Les principaux points objet
des discussions sont essentiellement liés aux enfants communs.
Les époux devront ainsi s'entendre pour choisir le mode de
résidence des enfants, (de type classique ou alterné),
le droit de visite du parent chez lequel les enfants ne résident
pas, le montant de la pension alimentaire. ( Ces éléments
sont repris individuellement dans le chapitre " Droit de la famille").
Ces
dispositions ont un intérêt primordial car, avant toute
chose, le juge aux affaires familiales restera attentif aux intérêts
des enfants et pourrait être amené à refuser d'homologuer
une convention s'il estime que les intérêts des enfants
ne sont pas respectés… ( pension alimentaire insuffisante,
droits de visite trop limités, fratrie divisée…)
Toute disposition en ce sens doit donc trouver une justification pertinente.
D'autres
dispositions font habituellement l'objet d'une attention particulière
des magistrats.
Il en est ainsi de la prestation compensatoire.
Cette mesure consiste en une indemnité payée par l'époux
le plus favorisé financièrement au profit de l'autre.
Cette prestation est destinée à compenser, autant qu'il
est possible, la disparité que la rupture du lien conjugal
crée dans les conditions de vie respectives des époux.
L'exemple le plus flagrant est celui de l'épouse, mariée
depuis l'âge de 20 ans, qui a cessé toute activité
professionnelle au moment de la naissance des enfants, qui s'est consacrée
entièrement à l'éducation de ceux-ci pendant
la vie commune et qui n'a donc aucun droit ouvert à la retraite
alors que son époux a toujours travaillé. Un divorce
à 50 ans aurait pour elle des conséquences économiques
certaines…
La prestation compensatoire a été crée pour répondre
à ce type de situation.
Sa fixation dépend de plusieurs éléments et notamment
la durée du mariage ; l'age et l'état de santé
des époux ; leurs qualifications et leurs situations professionnelles
; les conséquences des choix professionnels faits par l'un
des époux pendant la vie commune pour l'éducation des
enfants …, ou pour favoriser la carrière de son conjoint
au détriment de la sienne ; le patrimoine estimé ou
prévisible des époux et leurs droits dans la liquidation
du régime matrimonial ; leurs droits respectifs en matière
de pension de retraite…
L'appréciation de la prestation compensatoire, sur son principe
et son montant, relève donc du cas d'espèce…
Enfin,
le dernier point de discussion réside dans les modalités
de liquidation de la communauté, le cas échéant.
La particularité du divorce par consentement mutuel sur ce
point est que la communauté doit être liquidée
en même temps que le divorce est prononcé.
Ainsi, si les époux sont propriétaires d'un immeuble
qu'ils souhaitent voir attribuer à l'un d'entre eux, il conviendra
de faire établir par un Notaire, un état liquidatif
de communauté qui sera annexé aux conventions de divorce.
Une
fois ces points réglés, rien ne fait obstacle à
ce que le divorce soit prononcé.
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